Chile, I - 2.

Publié le par unanoenargentina.over-blog.com

3 janvier 2011, nous nous réveillons donc à Valparaiso. Nous allons encore y rester 3 jours, le temps de visiter brièvement mais intensivement les petits villages qui entourent cette merveilleuse ville colorée. Voilà de nouveau la carte pour vous repérer.


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Pour aujourd’hui, ce sera les plages au nord de Valparaiso, Concón d’abord, puis Horcón. Après un petit-déjeuner PANTAGRUELIQUE et délicieux à l’auberge, nous descendons à pied vers el plan, puis nous prenons un des vieux trolleys qui circulent encore dans Valpo (cette ville est pleine de charme, des détails désuets se cachant à tous les coins de rue) pour nous rendre jusqu’à la gare routière. C’est un peu la bataille pour trouver le bon bus, mais au bout de 20 minutes : c’est bon ! On prend la route vers le nord en longeant l’Océan, c’est très beau. On traverse d’abord Viña del Mar et Reñaca (stations balnéaires dans le genre La Grande Motte ou Palavas-les-flots, mais j’y reviendrai plus tard), puis on arrive assez rapidement à Concón. Directement, on file sur la plage. Le soleil brille, il fait chaud mais un petit vent est là pour nous rafraichir, et l’Océan est d’un bleu intense. Bonheur !

 

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Je m’endors quelques instants au soleil, et réalise en me réveillant que j’ai zappé l’option « crème solaire ». C’est déjà trop tard : je me suis pris un énorme coup de soleil pendant ce micro-sommeil, voyez vous-même.


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On se fait un pique-nique « chilien » sur la plage : empanadas de fruits de mer (moules, crabe, calamar…), tomates, et pêches. Les fruits et légumes sont incroyablement savoureux ici.

 

On reprend ensuite un bus pour Horcón, encore plus au nord donc. Ce village est réputé être le lieu de naissance du hippisme au Chili, très « flower-power / vive la marijuana ». En réalité, c’est un petit village de pêcheurs comme les autres, néanmoins très agréable pour se promener et se reposer sur la plage. On a croisé des coques de bateaux abandonnés, beaucoup de mouettes, pas mal d’enfants.


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Et on a trouvé une plage magnifique, la Playa Caucau. L’accès y était très casse-gueule (escalier en pente raide et aux marches de 30 cm de haut), mais ça en valait la peine, regardez.

 

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On rentre à Valparaiso vers 22h, malheureusement toutes les pharmacies sont déjà fermées : je n’ai pas la moindre goutte de crème à étaler sur ma peau calcinée… J’ai très mal, mais :

 *Ca m’apprendra !

 *On se console avec un avocat DIVIN acheté à la frutería du coin.

 

Le lendemain, 4 janvier, nous partons vers le Sud de Valparaiso, dans un village qui s’appelle Isla Negra (mais qui n’est pas une île, allez comprendre). Ce pueblito est connu car l’immense poète chilien Pablo Neruda y a fait construire une maison (en plus de celles qu’il possédait à Santiago et à Valparaiso).

 

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Pablo est né en 1904 dans la Patagonie chilienne, il y a grandi puis est venu étudier la littérature à Santiago. Ce fut un homme de lettres (il a écrit des poèmes tout au long de sa vie, et a obtenu le Prix Nobel de Littérature en 1971), mais aussi un grand voyageur et un diplomate (il fut consul en Inde, au Sri Lanka, en Birmanie, en Argentine…). Il a également été consul à Madrid, mais chassé par Franco, il se fit l’avocat de la résistance républicaine. De retour au Chili, il entre au Parti Communiste et soutient le candidat socialiste Salvador Allende dans son ascension vers la Présidence. Allende est élu en novembre 1970, mais le 11 septembre 1973, coup d’état de Pinochet. Neruda n’y résistera pas : il meurt le 23 du même mois. C’est un monument de la culture chilienne, au même titre que Borges l’est de « mon » côté des Andes.

 

Pablo était un rêveur invétéré, un enfant, un poète à l’imagination débridée. Il est tombé amoureux de la cote Pacifique dans ce petit village d’Isla Negra, et il a acheté à un vieux pêcheur un terrain face à la mer, pour une bouchée de pain. Il y a construit une maison pour lui et sa femme Mathilde, en imaginant que cette demeure était un bateau et qu’il en était le capitaine. Les portes sont donc basses, les pièces sont relativement étroites et les angles ne sont jamais droits. Le sol est en parquet, et le plafond en bois courbe, comme une coque retournée. Dehors, une cloche est pendue en haut d’un mât, on la sonne quand le capitaine et sa femme sont « à bord ». Dans le salon, quelques fauteuils entourent une table basse construite sur une barre à roue. Une dizaine de statues de proue de bateaux célèbres décorent les murs. La salle à manger est ornée de longues vues et de compas marins, la vaisselle est presque uniquement bleue et vert bouteille. Pablo Neruda était aussi amateur de jolis coquillages, il y a une salle entièrement consacrée à sa collection. On voit aussi des masques africains, des milliers de pipes, des papillons, des potiches chinoises, et perdu au milieu de tout ce fatras : un portrait de Victor Hugo, grande source d’inspiration pour le poète. Au sortir de ce capharnaüm organisé, on est ému par la découverte de la tombe des deux époux, étonnante de simplicité et de pudeur, face au bleu intense des vagues du Pacifique.


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Ce fut une très belle visite, quoique un peu « speed » vu l’affluence de touristes, on ne pouvait pas rester autant qu’on le voulait dans les salles. Il y avait pourtant beaucoup à voir…

 

Après un bon déjeuner dans le centre du village, Julie et moi reprenons le bus pour Algarrobo, à quelques kilomètres au Nord de Valparaiso. Pas grand-chose à faire mais ça tombe bien car regarder l’océan nous va très bien. Difficile de détacher ses yeux de cette immensité bleue, en perpétuel mouvement. Et puis on avait fait le plein de fruits rouges délicieux : accompagnés d’un jus d’orange pressé, cela nous a fait un excellent goûter !

 

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Nous rentrons à l’auberge bien tard encore, mais qu’importe, on a fait le plein de soleil.

 

Le lendemain, 5 janvier, nous devons boucler nos sacs avant de partir car on reprend le bus pour Santiago le soir même. Après avoir galéré un bon moment sur internet pour trouver une auberge de jeunesse dans la capitale chilienne pour le soir même, on peut enfin sortir vers 11h. On emprunte le « RER Vaparaiso – Viña del Mar » pour se rendre dans cette station balnéaire juste au Nord de Valpo. Non que nous nous offrions une journée bronzette supplémentaire, mais un musée d’archéologie très réputé se trouve dans le centre de Viña. Et devinez qui nous accueille ? Un immense Moaï de l’île de Pâques, une de ces statues anthropomorphiques sacrées dont l’origine, la construction, et surtout le démantèlement restent des mystères pour les archéologues. C’était assez impressionnant d’en voir un en vrai !

 

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A l’intérieur, un nombre incalculable de petits objets très vieux : poteries, habits, bijoux, armes, ustensiles, et tant d’autre… On y a passé un très long moment. Nous allons ensuite déjeuner dans l’autre « attraction » de Viña, soit un magnifique jardin paysager avec toutes sortes de végétaux, et de toutes les couleurs. C’était très beau, et ce pique-nique était parfait.

 

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Retour à Valparaiso : on s’arrête dans LE café trop cool de la ville (Ricardo nous avait dit qu’on ne pouvait pas partir sans y être allées), et c’est vrai que même si c’était très speed, ça en valait la peine. Des milliers de petits messages laissés par des clients heureux sur les serviettes en papier tapissent les murs, et étant donnée l’étroitesse des lieux, les proprios ont dû faire des albums avec les messages les plus récents, puisque ça ne rentre plus… C’était très drôle à lire, mon préféré : « Nous allons avoir un garçon, cochez le prénom que vous préférez : Jorge, Claudio, o Leandro ». Bref, ils ne manquent pas d’humour les chiliens.

 

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Ensuite, aller-retour à l’auberge pour récupérer nos sacs, gare routière, et 1h30 après nous sonnons à la porte de notre auberge de jeunesse de Santiago. Ou devrais-je dire de notre PALAIS de jeunesse ? Le bâtiment est splendide, une ancienne maison de maitre je pense, avec une hauteur de plafond à faire pâlir la Galerie des Glaces. Déco stylée, grands dortoirs, Internet, et piscine ! La classe.

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On en profite bien, mais la nuit sera courte : lever le lendemain à 4h30 pour aller prendre notre avion pour Arica, à l’extrême nord du Chili. 

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